RETRAITES : FO DIT STOP !
- Pour nos retraites, c’est 30 % de revenu
De remplacement en moins !
C’est ce que propose le gouvernement par son projet de système universel de retraite par point.
A ce jour, il existe 42 régimes de retraite.
Ces régimes ont un historique,ils fonctionnent par répartition.
Ils garantissent, aux travailleurs de ce pays, entre 72 et 75 % de leur salaire antérieur.
- - Le secteur public est basé sur la rémunération des 6 derniers mois.
- - Le secteur privé sur les 25 meilleures années.
Ces 2 systèmes ont l’avantage de limiter l’impact des accidents et des événements de la vie sur notre revenu de remplacement le jour venu de votre départ pour votre retraite, comme le chômage, la maladie ou la parentalité.
Le système de retraite par point n’a pas vocation à maintenir un niveau de ressources identique au système actuel.
Que dit le rapport Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites :
- - 28 % de notre salaire, part patronale comprise, va servir à acheter dès 2025 des points à 10 euros.
- - Ces points seront revendus, lors de la liquidation à 0,55 euros, prix fixé pour 2025.
Tout au long de notre vie nous achèterons des points jusqu’à ce que nous considérions que le montant de notre retraite nous permette de subvenir à notre subsistance au moment où nous serons le plus fragiles.
D’après ce rapport, le prix à la revente évoluera avec l’inflation.
Ce rapport ne dit rien sur l’évolution du prix d’achat qui sera fixé par le gouvernement à sa guise au regard de la situation économique. Exit, les partenaires sociaux de la négociation. Au 31 décembre 2018 le montant du déficit des caisses de retraite s’élève à 11 Milliards d’euros. Le gouvernement a fixé l’équilibre à 2025 et nous comptons 17 millions de retraités.
Pour résorber le déficit annoncé, il faudrait réduire de 650 euros en moyenne les retraites de ceux qui ont cotisé tout au long de leur vie et qui pensaient se retirer paisiblement pour profiter d’un repos mérité. Si nous laissons faire, la réforme de la retraite ne se fera pas à droit constant, mais à droit réduit, l’objectif du gouvernement est de faire des économies sur le dos des travailleurs !
FO dit non, un point c’est tout
mercredi 18 septembre 2019 Evelyne Salamero
La loi instaurant un système universel de retraite par points devra être votée en juillet 2020, a annoncé le Premier ministre le 12 septembre, soulignant qu’il faudra travailler plus longtemps ou subir une baisse des pensions. La confédération FO a immédiatement confirmé sa mobilisation du 21 septembre, une première étape pour défendre le système actuel et ses régimes qui assurent déjà un droit universel à la retraite. Au Premier ministre qui a appelé les syndicats à co-construire le nouveau système, Philippe Pihet, secrétaire confédéral chargé des retraites, a répondu par voie de presse : Nous n’avons jamais été des co-législateurs. Le 20 juillet déjà, Yves Veyrier avait prévenu : Nous n’irons pas négocier les réglages d’un système qui supprime les régimes existants.
Que c’est joliment dit. Le nouveau système de retraite offrira la possibilité de choisir la date de son départ en fonction de son niveau de retraite, la notion de durée d’assurance s’effaçant derrière celle de points acquis, vante le rapport préparatoire à cette réforme publié cet été et dont l’auteur, Jean-Paul Delevoye, est désormais entré au gouvernement avec son titre de Haut-commissaire aux retraites.
Qui fixera la valeur du point ? Et sur quels critères ? M. Delevoye prend soin de souligner que la valeur du point ne pourra pas baisser (en gras dans le texte). La suite laisse apparaître que rien ne le garantit, mais qu’au contraire tout est mis en place pour permettre cette baisse.
L’incertitude est érigée en règle quant aux droits qu’il sera possible d’acquérir. Ainsi, dix euros cotisés donneront droit à un point au démarrage de la réforme. La valeur d’un point sera de 0,55 euro, mais là encore au démarrage de la réforme, et qui plus est en l’état des hypothèses actuelles, soit une hausse de la productivité du travail de 1,3 % par an.
Le véritable objectif : la maîtrise des dépenses publiques
Le chapitre « Une gouvernance innovante » commence par rappeler que la retraite représente un quart du total des dépenses publiques. Il en conclut que la gouvernance du système doit consister à concilier la politique publique des retraites avec la maîtrise des conséquences de cette politique sur la trajectoire des dépenses publiques.
M. Delevoye recommande donc d’instaurer une règle d’or d’équilibre du système pluriannuelle (sur cinq ans). Prudent, Jean-Paul Delevoye précise que l’équilibre financier ne devra pas être vérifié chaque année car le système de retraite doit continuer de jouer un rôle de stabilisateur automatique en cas de choc conjoncturel.
Quant au conseil d’administration de la Caisse nationale de retraite, au sein duquel siégeront les syndicats et le patronat, il est bien précisé qu’il devra agir dans le cadre de la trajectoire définie par le Parlement et le gouvernement (…) prévue dans la loi de programmation des finances publiques.
Contradictions ou… diversion ?
M. Delevoye a avancé l’idée d’un âge pivot à 64 ans pour pouvoir partir à taux plein. Le président de la République a déclaré préférer un calcul des droits liés à la durée de cotisation plutôt qu’à l’âge. Contradiction, cafouillage, diversion ? Dans les deux cas, le niveau des droits reste dépendant de la valeur du point.
De surcroît, le gouvernement pourra présenter au Parlement les modifications ayant trait aux conditions d’ouverture des droits (âge légal, dispositifs de départs anticipés) ainsi qu’aux dispositifs de solidarité (périodes assimilées, droits familiaux, minimum de retraite, etc.). L’application de ces éléments, compte tenu de leur nature, relèvera de la loi et du pouvoir réglementaire.
Le secrétaire général de la confédération FO, Yves Veyrier, a ainsi résumé les choses : Les gouvernements auront tout loisir d’agir sur les droits à pension demain, notamment sur le niveau des pensions, et par voie de conséquence sur l’âge effectif auquel chacun n’aura d’autre choix que de se conformer pour bénéficier d’une retraite décente.
Suppression des régimes spéciaux : une demande prioritaire du Conseil européen
Enfin, permettre au gouvernement de garder la main en toutes circonstances pour rester dans les clous de l’austérité budgétaire exige aussi de supprimer les quarante-deux régimes de retraite liés à un statut professionnel acquis de haute lutte (comme ceux des agents RATP, des cheminots, des gaziers et électriciens...). Sans oublier le code des pensions pour les fonctionnaires. Ces suppressions constituent une demande prioritaire du Conseil européen (qui réunit les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne), encore renouvelée en juin dernier.
Documents utiles à télécharger :
articleretraiteparpoint.pdf cir179_2019_tractenforcepournosretraites_septembre2019.pdf tract_21_septembre2019.pdf |